Née dans le plus grand secret, la nouvelle Ford GT sera commercialisée à l’automne. Mais comment cette voiture de course adaptée à la ville a-t-elle surgi de l’imagination de ses créateurs ? Rendez-vous à Dearborn dans le Michigan pour le découvrir.
Au fond d’un banal entrepôt du centre de développement produit de Ford à Dearborn (USA) se trouve une salle plus importante qu’elle n’y paraît. Accessible entre deux blocs de polystyrène et des planches servant à confectionner des maquettes, elle cachait sans doute le secret le mieux gardé de l’histoire de Ford.
C’est dans ce lieu confidentiel, le seul à s’ouvrir avec une clé dans un monde de badges magnétiques, qu’est née en seulement 15 mois la nouvelle Ford GT. Le cahier des charges était simple, produire une voiture capable de remporter les 24H du Mans en 2016, 50 ans après la victoire dans la Sarthe de la mythique GT40.
Les designers se sont donc inspirés de la GT40 tout en jetant un coup d’œil à de superbes réalisations de la concurrence comme les concepts Maserati Bora ou Jaguar CX-75, sans oublier l’hypercar Ferrari LaFerrari. Mais pas question pour autant de les copier. « En tant que designers, on ne voulait pas reproduire une Ferrari ou une Lamborghini. On voulait que les gens reconnaissent Ford » explique le directeur du design, Chris Svensson.
Le poids et l’aéro comme crédo
Les concepteurs de la GT avaient également une consigne, celle d’assurer la meilleure synergie entre coup de crayon et ingénierie. Ils ont donc opté pour le teardrop design (design de la larme) caractéristique des LMP1. Autrement dit, tous les appendices ont une fonction aérodynamique bien précise, l’énorme aileron arrière ayant par exemple une fonction aérofrein !
Le poids étant l’autre nerf de la guerre, la GT repose sur une structure presque entièrement en carbone conçue par le fournisseur canadien Multimatic. « Quand vous voyez du carbone, ce n’est pas pour l’esthétique. C’est que vous voyez tout simplement un bout de châssis ou de la structure. » précise Jamal Hameedi, ingénieur en chef de Ford Performance.
Toujours dans cette quête du grammage idéal, la GT adopte des technologies inédites. Mention spéciale pour le tout nouveau pare-brise baptisé Gorilla Glass et capable de gagner 5 kg par rapport à un verre plus classique.
L’autre gros régime a été imposé au moteur. Exit le V8 5.4 de l’ancienne génération, place à un V6 biturbo EcoBoost plus puissant (639 ch contre 550 ch) mais surtout beaucoup plus compact. Il occupe d’ailleurs deux fois moins de place que le vieux 8-cylindres.
Voiture de course routière
La nouvelle Ford GT n’est pas une voiture de compromis. Ne cherchez pas de coffre ou de boîte à gants, il n’y en a pas. « A la différence des Ferrari et McLaren, la Ford GT a été pensée pour être une véritable voiture de course. Nous avons simplement fait le minimum syndical pour l’homologuer sur la route » ajoute Chris Svensson.
Et ça se voit dans l’habitacle ! Tout a été pensé pour la compétition avec notamment un pédalier ajustable et des compte-tours numériques qui changent de taille et de couleur selon les cinq modes de conduite (Normal, Sport, Track , Wet et V Max). Des modes réglables directement depuis le volant rappelant lui les manches d’avion.
Fonctionnel et minimaliste, le cockpit s’inspire de l’univers spatial avec notamment la greffe des buses d’aérations dans les contre-portes.
Ford a déjà reçu de nombreuses demandes pour sa nouvelle GT. Seuls 250 exemplaires seront produits chaque année dans le monde.
Pour se l’offrir, les heureux fortunés devront cependant être sélectionnés par Ford. De quoi en faire vraisemblablement un futur mythe automobile !
Par Simon Potée-Gallini / Source www.turbo.fr