Mini E 100 % électrique:
Fini le temps des Mini fun et frugales ? Pas sûr… Cette version survoltée en remontre à bien des bombinettes, sans une goûte de carburant ni aucun rejet polluant. Nous avons essayée la Mini E électrique dans son élément : la ville !
A moins de faire partie des 40 « bêta-testeurs » français qui l’auront en mains, n’espérez pas rouler bientôt en la Mini E électrique. Malgré le nombre conséquent de modèles déjà produits (612 au total, une vraie série spéciale !) la Mini E n’est pas vouée à la commercialisation. Son rôle est plutôt de permettre à BMW d’acquérir l’expérience du terrain, afin de préparer l’arrivée du futur modèle zéro émission du groupe. C’est le « Projet i » – comme Isetta ? -, pour lequel roulent déjà 450 Mini « vertes » aux Etats-Unis et une centaine d’autres en Allemagne, avant que l’Angleterre et la France ne prennent le relais mi-2010.
La Mini E électrique, inabordables dans l’absolu en raison du coût de leurs batteries lithium-ion, sont confiés via un contrat de leasing à des clients triés sur le volet. Prix du loyer mensuel : 850 dollars aux Etats-Unis, 650 euros en Allemagne. Les modalités de l’expérimentation française ne sont pas encore connues, et le nombre de 40 unités annoncé récemment par Jean-Louis Borloo lors de sa médiatique découverte de l’auto a le temps d’évoluer. Mais c’est vraisemblablement Paris qui devrait servir de terrain de jeu.
Une Mini court-circuitée
Pas de couleurs fluo ni de carénages aéro, la strong>Mini E électrique ressemble à une Mini comme les autres (à quelques fantaisies près). A bord en revanche, c’est une autre histoire. Exit la banquette arrière, on trouve à sa place un imposant caisson ventilé renfermant les 5088 éléments de la batterie. Et le coffre est lui même réduit à sa plus simple expression. Pour l’heure à l’évidence, les priorités sont ailleurs.
Une Mini, même électrique, se doit de pétiller. Avec 150 kW (soit 204 ch) répondant immédiatement présents, celle-ci ne fait pas entorse à la règle. Si ce n’était son léger sifflement de voiturette de golf, la E n’aurait rien à envier à ses sœurs thermiques : ses accélérations sont franches et discontinues, et son agilité à peine entravée par les 260 kg de batterie.
Cette Mini couvre le 0 à 100 km/h en 8,5 s (un chrono qui l’intercale entre une version Cooper et une Cooper S) et pointe à 152 km/h selon BMW. Du tempérament, et du boulot pour le train avant ! Car sous l’effet du couple omniprésent, le museau a parfois tendance à s’affoler.
A l’usage finalement, seul le puissant frein moteur nécessite un temps d’adaptation. Avec des décélérations de 0,3 g au levé de pied entraînées par la récupération d’énergie, les freins sont rarement mis à contribution !
L’autonomie surprend déjà
Au terme de notre tournage vidéo suivi d’un « shooting » photo gourmand en énergie, la jauge remplaçant le compte-tours indiquait encore 70 % d’autonomie. Suffisant pour boucler les 250 km revendiqués par BMW (selon le cycle de tests standardisés américains) ? A voir…
Le moment venu, la recharge s’effectue directement sur secteur, ou bien au moyen d’une « wallbox » débitant 240 volts sous 60 ampères. L’opération demande alors seulement 2h30.
Visiblement au point, la Mini E ne dépareillerait pas dans les showrooms aux côtés des versions classiques. Mais adapter un modèle existant à la propulsion électrique n’est pas la panacée et comporte son lot d’inconvénients. C’est pourquoi le 100 % électrique passera plutôt chez BMW, comme chez ses rivaux, par un, ou plusieurs modèles totalement inédits.
source:www.autodeclics.com/Bertrand Debeuret
Credit Photo – Autodéclics/BD