Arriver à bon port, protéger les piétons, assister le conducteur, améliorer son style de conduite… les ingénieurs de BMW planchent sur les technologies embarquées des futurs modèles.
Désormais, l’automobile doit permettre de se déplacer en toute sécurité en réduisant au maximum les contraintes. Les facteurs de mise au point de ces nouvelles technologies n’ont pas pour but de déresponsabiliser l’homme, mais de lui éviter la fatigue, car plus le temps passé au volant augmente plus il perd de son efficacité et de son attention.
Reste un élément incontournable dans le développement de nouveaux systèmes : la législation. En effet, en 1968 la convention de Vienne a défini que chaque conducteur devait être responsable, ce qui limite l’automatisation à bord des véhicules. Sauf que depuis l’automobile et son environnement ont évolué au point d’arriver à une contradiction : le juridique freine l’innovation et la sécurité, à l’inverse de l’ingénieur. Pour cela, un consortium européen a été créé afin de dégager des normes communes, notamment sur l’intégration des aides automatisées à la conduite. D’ici un changement de législation, BMW travaille sur divers systèmes à son initiative ou dans le cadre de programmes européens ou allemands.
En avant-première, nous avons découvert et testé les nouvelles technologies qui équiperont, pour certaines, les futures BMW à court et moyen terme.
I Systèmes actifs
1 / Freinage d’urgence actif
Dans la plupart des collisions, le conducteur n’a pas suffisamment freiné, malgré l’assistance au freinage d’urgence. Un peu comme Volvo et son City Safety, BMW explore le concept puisque dès que le conducteur s’approche d’un véhicule sans freiner, une alerte retentit (sonore, vibratoire et visuelle) puis s’il n’agit pas sur la pédale de frein, le véhicule le fait automatiquement avec plus ou moins de puissance selon la situation. Les ingénieurs prennent aussi en compte le véhicule qui suit afin d’éviter les chocs par l’arrière.
2 / Alerte de dérive
Outre le système d’évitement au freinage, BMW planche sur un moyen d’éviter les collisions latérales, notamment sur autoroutes, en réduisant les rapprochements de véhicules. En ligne droite, quand l’un d’eux se décale, il prévient par des vibrations dans le volant. Si le véhicule d’à côté se rapproche, le volant vibre et la voiture se déporte automatiquement à gauche sauf si les capteurs latéraux détectent la présence d’un mur.
3 / Assistant de rétrécissement de voie
Ce système mesure la largeur de la voie et si la voiture ne passe pas une alerte est émise. Surtout pratique pour les véhicules au gabarit imposant.
Assistant d’embouteillage Il faut se faire une raison, les agglomérations sont de plus en plus encombrées. Le système Trafic Jam consiste, à l’aide du régulateur de vitesse actif, à assurer une conduite automatique jusqu’à 120 km/h.
La voiture s’adapte au trafic, accélère, freine et dirige le volant automatiquement. Seules conditions : le conducteur doit garder une main sur le volant et la route doit être pourvue de lignes pour que le système fonctionne.
4/ Assistant d’arrêt d’urgence
Nombre d’accidents sont dus à des malaises cardiaques.
Grâce à un capteur installé sur le conducteur, cet assistant permet en cas d’infarctus de reprendre le contrôle du véhicule. Par l’association d’une caméra, d’un scanner et du GPS, le véhicule passe de la voie de gauche de l’autoroute jusqu’à la bande d’arrêt d’urgence même si le conducteur est inconscient. Une fois en sécurité, le moteur s’arrête et les secours sont alertés.
5/ Protection préventive des piétons
Malgré les normes sur les chocs piétons et l’apparition des capots actifs, il est impossible de construire des véhicules qui protègent vraiment les piétons. BMW axe donc sa réflexion sur la prévention. Le premier dispositif intègre une caméra qui détecte la présence d’un piéton et freine automatiquement le véhicule.
Mais encore faut-il que la personne qui traverse ne soit pas masquée ni visible trop tard. Le constructeur travaille alors à la généralisation d’un transpondeur qui, placé par exemple dans un sac d’école, signalerait la présence de l’enfant à 100 m en zone libre et à 20 m s’il est masqué par un autre véhicule. La généralisation massive du transpondeur pourrait se faire avec l’aide des fabricants de téléphones mobiles.
II Aide au stationnement
BMW a développé un système qui permet de garer son véhicule à distance dans son garage. Une sorte de voiture téléguidée via une télécommande. Elle détecte la manoeuvre, se centre en gérant les distances latérales puis se gare et coupe le moteur.
Seule obligation, le conducteur doit rester à 3 ou 4 mètres derrière le véhicule en appuyant sur le bouton, et il faut un véhicule à boîte automatique.
Cet assistant en phase de pré-développement ne peut être homologué pour le moment car la législation impose que l’on reste au volant.
III Clé multi-usage
Déjà testée pour le paiement à Nice depuis le printemps 2010, la technologie NFC (communication en champ proche) est promise à une application rapide dans le monde automobile. Grâce à sa connexion sans fil et sécurisée, le NFC permet d’ouvrir les portes par un simple contact et contient les paramètres du véhicule. BMW y voit surtout un moyen d’accroître la mobilité.
Le conducteur via l’internet à bord pourra réserver un billet d’avion, de train ou une chambre d’hôtel. En intégrant toutes les informations, la clé se substitue aux titres de transport, à la carte de paiement et permet d’accéder à une chambre d’hôtel. À terme, BMW remplacera la clé par un smartphone.
IV Assistants à la navigation
Comme la radio ou la climatisation, la navigation embarquée deviendra à terme un équipement de série. D’ailleurs, dans le cadre de la conduite automatisée, le GPS est devenu incontournable.
1 / MicroNavigation Project
Si, aujourd’hui, un GPS sait mener un véhicule jusqu’à une adresse via le réseau routier, il montre ses limites dans les parkings, les centres commerciaux et les aéroports faute de cartes suffisamment détaillées.
En collaboration avec les fabricants de smartphones, BMW travaille sur l’intégration de microcartes détaillées téléchargeables à partir d’un site web. Ainsi le conducteur disposera-t-il d’informations précises intégrant les places de parking, l’emplacement des ascenseurs, les différents étages…
2 / Parking navigation
À quand un mode de navigation qui fonctionnera dans n’importe quel bâtiment ? Les ingénieurs tentent de pallier les lacunes du système de navigation qui devient muet dès la perte des signaux satellites. Grâce à une modélisation en 3D, le véhicule utilise l’angle de braquage, les capteurs de roues et d’accélérateur pour trouver le point de destination avec précision. Ces données lui permettent de continuer son activité.
3 / Pedestrian Navigation
Tout conducteur s’est un jour posé cette question : mais où ai-je garé ma voiture ?
Avec cette application, il suffit de transmettre sa position à un smartphone dès la fermeture des portes. Au retour, le téléphone permet au conducteur de retrouver son véhicule en toute simplicité.
4 / Mobility assistance
Ce système annonce toutes les possibilités pour arriver à destination quel que soit le moyen de transport.
Horaires de bus, de métro, localisation d’un parking et du nombre de places disponibles, pour quel coût… à condition toutefois que le gestionnaire du parking joue le jeu.
V Conduite plus efficiente
BMW a réduit la consommation de ses motorisations par le biais d’une optimisation mécanique (Stop&Start, aérodynamique…). La seconde étape du programme EfficientDynamics est d’influer sur la conduite avec l’aide de la navigation avec à la clé une baisse de la consommation pouvant atteindre les 15 %.
1 /Green Driving Assistant
L’assistant à la conduite verte (Green Driving Assistant) permet au conducteur de s’informer des itinéraires alternatifs avant de partir (le plus court, le plus rapide ou le plus économique).
Outre l’heure d’arrivée et la distance, il indique le gain de carurant estimé selon le trajet. Si l’autonomie est insuffisante, il sélectionne un autre parcours afin de rallier la destination sans arrêt à la pompe. Dans le cas contraire, il propose un choix de stations-service avec les prix affichés.
2 / Mode ÉCO
En appuyant sur le bouton ÉCO, le conducteur réduit la consommation sans changer la puissance du moteur. Ce mode agit sur la course de la pédale d’accélérateur, la gestion de la boîte automatique ou de l’indicateur de changement de rapports sur une transmission manuelle.
Afin de sensibiliser le conducteur, les économies de carburant peuvent être visualisées grâce à l’affichage du bonus d’autonomie alors que l’action sur la pédale d’accélérateur est représentée par une zone bleue qu’il ne faut pas dépasser (au-delà de 70 % de la course).
3 / Assistant d’anticipation et roue libre
En mode ÉCO, le conducteur peut adopter une conduite prédictive. Le GPS indique les limitations de vitesse, les virages, les montées et les descentes, ce qui permet d’anticiper.
Ce système est très efficace lorsqu’il est couplé au roulage en roue libre. Le principe de cette innovation est simple : dès que le conducteur lève le pied, la boîte automatique se désaccouple et le moteur tourne au ralenti. Au freinage, le véhicule embraye à nouveau et ralentit sous l’effet du frein moteur améliorant la récupération d’énergie au freinage. Ces deux systèmes présentent un grand intérêt pour les véhicules hybrides.
4 / Navigation évolutive intelligente
Le système de navigation du futur sera plus intelligent. Aujourd’hui, il sert à guider, demain les informations routières seront couplées à la mécanique pour optimiser la consommation en anticipant le relief et les obstacles du parcours routier.
La société NavTeq, partenaire de BMW, travaille depuis de nombreuses années sur l’enrichissement de ses relevés cartographiques (inclinaison des montées, des descentes, des virages…).
On peut ainsi imaginer que le moteur soit préfiguré avant le départ et qu’un véhicule équipé d’un régulateur de vitesse actif adapte celle-ci aux données du trajet.
Source : www.argusauto.com